Stéphanie Chevrel, fondateur de l'Observatoire de l'Information Santé, expose aux étudiants de l'Executive Master "Gestions Politiques de santé" de Sciences Po Paris un cas exemplaire de dérive médiatique datant du 1er janvier 2015 et portant sur le cancer et le hasard. Elle décortique point par point les différentes étapes de ce buzz médiatique, de la source jusqu'à la dénonciation de cette information erronée par les scientifiques anglo-saxons et les journalistes scientifiques, et le mea culpa de l'un de ses auteurs.
« On observe depuis quelques années un phénomène de dérives médiatiques de plus en plus fréquentes. Qu’est-ce qu’une dérive médiatique ? A la différence des fake news qui sont des informations inventées par volonté de sensationnalisme ou de désinformation, la dérive médiatique repose sur une information réelle, authentique, mais traitée de manière incomplète, erronée ou biaisée, par la grande majorité des médias pendant quelques jours. Cette information va être reprise dans le monde entier sans recul, sans mise en perspective et sans analyse critique.
Résultat lorsqu’il s’agit de santé publique : elle peut avoir de graves conséquences et entraîner des changements de comportement – par exemple, un arrêt brutal de traitement médical ou une modification des opinions comme la perte de confiance envers la vaccination en France. Ces dérives peuvent également contribuer à accroitre la méfiance, voire la défiance de l’opinion envers les émetteurs de l’information : chercheurs, médecins, politiques, institutions et médias. Enfin, elles peuvent également porter atteintes aux orientations de politiques de santé publique : dépistage, prévention », indique Stéphanie Chevrel, fondateur de l'Observatoire de l'Information Santé.
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