samedi 14 septembre 2024
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Devant ou derrière la caméra tout a changé ! Épisode 3

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Du côté des journalistes

Les journalistes gardent générale-ment un souvenir ému de leur pre-mière interview, en voici quelques témoignages :

Ma première nuit blanche

Jacques-Olivier Martin, rédacteur en chef du Figaro économie et directeur éditorial du Big Bang santé du Figaro : « Tout jeune stagiaire à La Croix, le directeur de la rédaction me demande d’interviewer le soir même Raymond Barre qui était alors une très grande figure. Je n’avais jamais fait d’interview de ma vie, j’étais ter-riblement impressionné. Le lende-main, lorsque j’ai vu arriver le jour-nal et que je faisais la manchette de La Croix, je me suis dit que ce métier était incroyable et qu’il fallait que je le fasse toute ma vie. »

J’avais oublié les questions les plus simples

La première interview réalisée par le docteur Damien Mascret, aujourd’hui journaliste sur France 2, portait sur les cellules souches embryonnaires : « J’étais si excité de me retrouver à interviewer des experts qui avaient fait de fantas-tiques découvertes et qui étaient capables de répondre à toutes mes questions pointues que j’en avais oublié les questions les plus simples ! J’ai du les rappeler pour boucler mon article. J’ai trouvé cette interview géniale et passionnante. C’est pour cela que 20 ans plus tard, je suis tou-jours journaliste médical ! »

Vous, nous…

Un moment incroyable !

Dominique Noel, présidente du Festival de la Communication Santé, interviewée pour un Portrait du mois de Visite Actuelle, répond au ques-tionnaire de Proust : ce que Dieu me dirait à mon arrivée au Paradis ?
« Cela a été pour moi un moment incroyable ! Je me souviens avoir répondu que j’aimerais qu’il me dise que j’ai été quelqu'un de bien. C’est un peu narcissique, mais j'aimerais simplement avoir oeuvré pour mettre plus de dialogue et de partage entre les humains. »

Qu’on nous connaisse mieux

« Je garde un souvenir très agréable de ma première interview pour Acteurs de santé Tv », indique Pomone Richard, membre du Syn-dicat des Médecins Pathologistes Français (SMPF). « C’est formidable de pouvoir s’exprimer sur un sujet qui nous tient tellement à cœur et qui est celui de mon métier d’ana-path. J’ai très envie que tout le monde nous connaisse mieux. J’aimerais que les patients, même s’ils ne nous rencontrent jamais et ne nous connaissent pas, sachent qu’avec nous, médecins pathologistes, ils sont entre de bonnes mains, que nous veil-lons sur eux. »

Faire passer les bons messages

Hélène Raynal, Fondatrice et Présidente de Solidarité Verneuil, avoue : « Je sais qu’à chaque inter-view, je suis observée et donc, j’ai peur de bafouiller et de ne pas être compréhensible. L’important est que j’arrive à faire passer les bons messages sur la maladie de Verneuil et qu’elle soit plus facile à diagnosti-quer pour les générations à venir. Donc, le mot d’ordre est d’en parler encore et encore ! »

Être filmée ajoute du stress

Le Dr Cécile Sonntag, onco-hématologue à l’ICANS, Strasbourg, en atteste : « Être interviewée rajoute une forme de stress, on peut paraître moins spontanée que lorsque nous ne sommes pas filmés, mais si on arrive à faire passer un message, pour nous, médecins, et pour nos patients, c’est la plus jolie des victoires ! »

Partagée entre l’horreur et le fou rire

Le Dr Nathalie Faucher, gériatre à l’Hôpital Bichat, AP-HP, et membre du comité d’organisation des Jour-nées Cicatrisations se rappellera longtemps de sa première inter-view : « J’ai été amenée à répondre à un magazine spécialisé dans la race canine qui préparait un article sur la prise en charge des personnes âgées l’été. Et là, à ma grande stu-peur et à mon effroi, les journalistes m’ont demandé si, comme les ani-maux, nous abandonnions les vieux l’été ! J’étais partagée entre l’horreur et le fou rire. J’ai tenté de m’en sortir avec une pirouette. »

Une seconde pour répondre

Anne Buisson, directrice adjointe de l’Afa, s’en rappelle : « Il s’agissait d’une émission à la radio, très grand public, j’étais plutôt soulagée qu’on ne me voit pas à l’image. L’animateur me posait des questions, j’avais une seconde pour y répondre et pendant ce temps, un administrateur de l’asso-ciation m’envoyait des SMS pour me rappeler les messages que je devais délivrer. Bref, un stress total ! Tout le monde savait quoi dire sur la mala-die de Crohn et la rectocolite hémor-ragique et moi, qui me semblait assez compétente, et bien, je n’avais rien à dire, un vrai cauchemar ! C’est là que j’ai compris qu’il fallait que je reprenne la main et que je maîtrise un peu mieux mon histoire. »

Sans le savoir en direct sur Europe 1

Sophie Mallet, consultante en Affaires Publiques, témoigne : « Un pharmacien refusait de vendre des préservatifs sur le territoire et un quotidien avait titré "Les pharma-ciens refusent de vendre les préser-vatifs". Gestion de crise ! Je me suis retrouvée sans le savoir en direct sur Europe 1, dans une émission très grand public. J’entendais des rires, des histoires d’humoristes sans très bien comprendre ce qui se passait. Je n’oublierai jamais ce moment, j’étais contente que l’émission soit termi-née. J’ai reçu plein de messages, ma famille, la terre entière m’avait enten-due ! »

Un grand moment de solitude

Lionel Reichardt, expert en e-santé, blogueur, raconte l’un de ses plus grands moments de solitude : « Lors d’une édition de « LeWeb », grande conférence du digital, Daniel Kraft, l’un des gourous de la e-santé, adepte des show à l’américaine, avait accep-té de m’accorder une interview. Alors qu’il termine, très content de lui, je m’aperçois que j’ai oublié de démar-rer la caméra. Je ressens alors un grand moment de solitude… »

Morte de trouille

« Voici ce que j’ai ressenti la première fois que je me suis retrouvée avec un micro devant une caméra : avant, j’étais morte de trouille ; pendant, j’étais morte de trouille ; et après, j’étais soulagée ! » raconte en éclatant de rire, Catherine Adler-Tal, Vice-présidente d’Etincelle.

On a l’impression que c’est facile

Florence Ambrosino, infirmière, formatrice et auteure, confirme : « Ma première interview a été très impressionnante. On a l’impression que c’est facile, que c’est fluide. Mais on ne parle pas devant une caméra comme on parle dans la vraie vie ! C’est un sacré exercice qui oblige à aller à l’essentiel. »

Le bon mot au bon moment

« Ma première interview face caméra a été un exercice assez intimidant », confie Vanessa Thiburce, Labora-toires ConvaTec. « Même si on a l’im-pression de discuter avec quelqu’un, la caméra est positionnée face à nous et son œil nous observe. Il ne s’agit pas d’une vraie conversation, car on ne peut pas recommencer, on est pris sur le vif. Avec une caméra, on doit dire le bon mot au bon moment. »

En conclusion, voici 10 points pour « réussir votre interview », soyez dis-ponible, les bonnes manières sont toujours les bienvenues, ce qui est dit est dit, préparer trois sourires, prépa-rez votre intro, maîtrisez votre débit, utilisez les images, pensez avec des phrases courtes, donnez la priorité aux faits et pour finir, ayez confiance en vous !

Retrouvez les 10 saisons et les 60 interviews de la série « Ma première interview », sur la chaîne Tv Digitale Acteurs de Santé Tv : https://www.acteursdesante.fr/ma-premiere-interview-saison-10/1831/

Lire :

– Réussir une interview : https://www. eyrolles.com/Entreprise/Livre/reussir-une-interview-9782416001710/

– Le télétravail, je me marre !!! : https://www.eyrolles.com/Litterature/Livre/ le-teletravail-je-me-marre--9782416004858/