« Les déserts médicaux tout comme les déserts numériques sont toujours aussi nombreux, ce qu’on oublie de dire c’est que ces déserts sont loin d’être désertiques, des citoyens y habitent et sont isolés. »
Pas d’Internet, pas de télémédecine !
« La télémédecine ne peut fonctionner sans Internet, c’est une condition sine qua non, d’où l’idée d’associer le temps d’une Université d’été en 2017 les deux problématiques de désert médical et de désert numérique. Les choses ont-elles réellement avancé en deux ans ? Une étude sur l’utilisation effective de la télémédecine et du nombre d’actes sera restituée par la CNAM au cours de la prochaine Université ; 500 000 actes du côté des consultations avaient été annoncés par Nicolas Revel, ancien directeur de la CNAM. Je ne suis pas sûr que ce quota ait été atteint, la question est de savoir pourquoi ! Est ce une question de comportement ou de technologie ? »
Une mauvaise connection, c’est moins d’informations fiables pour les patients
« Les communautés de patients qui bien évidemment existaient avant Internet sont aujourd’hui devenues des communautés en ligne, ce qui est assez réducteur pour les patients qui ont un faible accès à Internet. Ces patients vont plutôt obtenir une information qui ne va pas être la bonne : en effet, les pages les plus sérieuses ont beaucoup plus de mal à se télécharger que les pages légères, sources de « Fake Med » ou de fausses informations. Le patient qui a une mauvaise connexion perd parfois de l’information fiable qu’on peut trouver sur des sites qui proposent une information qualifiée, comme par exemple Santé.fr. Lutter contre les fake news est difficile, travailler sur une validation de l’information serait nécessaire pour faire un peu de ménage ! »
Réunir des gens qui ne se parlent pas d’habitude et qui ont une certaine méfiance les uns vis à vis des autres
« Pour ceux qui connaissent un peu le monde de la médecine, de nombreuses personnes se côtoient - de façon plutôt catégorielle - mais ne se parlent pas beaucoup, pourtant ils ont tous un intérêt commun, celui du patient. Même avec les outils informatiques développés pour fluidifier l’information, la partager, ne se parlent pas. Les ARS ne communiquent pas forcément beaucoup avec les médecins, il existe une certaine défiance. Mon objectif lors de la prochaine Université des déserts médicaux et numériques est de faire venir des personnes qui n’ont pas l’habitude de se parler dans un lieu assez neutre de manière à ce qu’ils se découvrent et s’aperçoivent qu’ils sont avant tout des hommes et pas simplement des institutions ou des machines. »
Stéphanie Chevrel.
Interview réalisée par acteurs de santé Tv, partenaire média de l’Université des déserts médicaux et numériques 2019 dont Guillaume de Durat est l’initiateur #UDMN @gdedurat @UnivDeserts
Informations & inscriptions : https://universitedeserts.fr/participant/