Certaines informations diffusées dans les médias ne reflètent pas du tout la réalité du terrain.
Des informations sensationnelles qui peuvent déstabiliser les patients
L’exemple le plus classique est celui de la divulgation d’expériences qui sont à des années lumières de la disponibilité d’un traitement chez les humains. Les patients arrivent alors avec des coupures de journaux en proclamant qu’on a trouvé un nouveau médicament alors qu’on leur a seulement montré, par exemple, qu’une molécule avait un effet sur la neuro-dégénérescence chez le rat. Cette molécule représente des espoirs scientifiques et aura peut-être des répercussions thérapeutiques, mais pas avant 10 ou 20 ans. Les patients sont alors déstabilisés, ne comprenant pas l’objet d’une telle annonce qui n’aura aucun impact à court terme sur leur traitement ou leur prise en charge.
Au neurologue d’expliquer l’information avec pédagogie à ses patients
Un autre exemple est celui de l’annonce de la sortie d’un nouveau médicament. Les patients pensent alors qu’il leur est systématiquement applicable, or majoritairement, ce n’est pas le cas. Il faut alors ré-expliquer l’information à des patients qui suivent déjà un traitement qui leur convient parfaitement ou à des patients à qui ce nouveau traitement ne s’applique pas. Cette délivrance de l’information crée parfois des déceptions et des désagréments même si la majorité des patients comprend finalement qu’ils avaient mal interprété la nouvelle. Charge aux neurologues de rectifier et d’expliquer avec pédagogie que ce qui est annoncé avec grand fracas dans les médias ne concerne pas toujours leurs patients.
Interview réalisée lors des JNLF, Journées de Neurologie de Langue Française, Bordeaux 2018.
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